Blog des ACF de Nancy Metz et Strasbourg  


Vous n'y couperez pas ! Jusqu'au fond de votre couette, vous serez traqués, débusqués, secoués, réveillés. Sur tous les canaux de communication vous serez assaillis: par Télévision, par Vidéo On Line, par affiches, print, digital avec le #JeFaisLaDifférence. Le message anti-discriminations, pendant 3 semaines non-stop, sera seriné, déclamé, chanté,...

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parADOXES

16/05/2021

- Les secousses du corps-parlant à l'adolescence -


"La femme n'existe pas"
- DANS LE MONDE -

Depuis les sept écoles de l'AMP, les correspondantes des Grandes Assises nous feront entendre de quelle façon la proposition de Lacan 

« La femme n'existe pas » résonne dans notre époque, et spécialement dans leur pays et dans leur langue.

Soeurs, mais presque  par Martine Versel (ECF)       La sororité est un emblème du MLF dans les années 1970. Cet emblème désignait alors l'idéal rassemblement des « sœurs séparées » selon les termes mêmes de "L'hymne des femmes", écrit par des militantes du MLF. Il s'agissait donc pour ces sœurs de s'unir pour faire front commun et lutter ensemble pour l'égalité de leurs droits. Ce concept est ensuite tombé dans l'oubli pour réémerger dans le sillage du mouvement #MeeToo en 2017. Nombre de courants néo-féministes s'en réclament et l'invoquent. À présent, la sororité indiquerait que toutes les femmes sont victimes d'une oppression de genre et de la domination masculine, les sœurs se trouvant dès lors rassemblées par les violences machistes. Mais l'idéal que la sororité constitue ne semble pas empêcher quelques oppositions de taille. Le 8 mars dernier en a donné un exemple lors d'une manifestation parisienne où l'on a pu assister à l'affrontement physique de collectifs féministes divisés, entre autres, sur la question de l'inclusion des trans M to F dans l'ensemble des femmes.                                                                    

Les LANDAI, une voix pour les femmes par   Adele Succetti (SLP)                    "Ça a été un accident, tu dis, pardonne-moi si je suis entre ton poing et le vide"   Mariangela Ruggiu                                                                                                       Depuis une dizaine d'années, dans les milieux poétiques italiens, outre les poésies plus canoniques, on présente également au public les LANDAI (landays en Anglais). Il s'agit d'une forme de poésie courte, née en Afghanistan, et que les femmes utilisaient en secret pour évoquer l'amour et la liberté, ou pour dénoncer les violences et les vexations subies.Dans la langue pashtun, landai signifie « petit serpent venimeux ». Cette forme poétique est formée de deux vers de neuf, puis treize pieds. Ces vers, toujours anonymes, sont comme la morsure du serpent : venimeux, directs, forts. Les hommes peuvent en écrire ou en réciter, mais c'est toujours une femme qui y parle. Pour cette raison, quelques blogs de poésie ont décidé d'« adopter les landai comme arme internationale de plainte des femmes contre la société machiste » et pour donner la parole aux femmes qui subissent des violences (en Italie, mais aussi en Amérique latine). Les poètes utilisent les landai pour leur tranchant, y compris pour parler de la violence contre les femmes dans les écoles...                                                       
 Ni una menos  par Marina Recalde (EOL)  Le mouvement Ni Una Menos est né il y a sept ans, après qu'un jeune homme ait assassiné sa petite amie de 14 ans, enceinte. Après deux tweets de deux femmes journalistes, une marche est organisée pour demander justice dans cette affaire déjà classée comme féminicide - une marche comme tant d'autres. Cependant, cette marche prendra une autre tournure et donnera naissance au mouvement Ni Una Menos qui signifie : « pas une de moins ». Un slogan qui va se condenser dans un cri autour duquel se réunit un ensemble de femmes qui disent « Assez ! » à l'énorme nombre de féminicides qui a eu lieu en Argentine, où l'on voyait ainsi réapparaitre des cadavres de femmes, en général dans des décharges.
L'épicentre de l'appel se situant alors devant le Congrès national illuminé d'une lumière violette, cette couleur deviendra représentative du mouvement et repérable dans les foulards portés par les manifestantes. Il est d'ailleurs remarquable que le foulard est un symbole en Argentine. Le premier mouvement qui l'a utilisé est celui des Mères de la Plaza de Mayo, c'est-à-dire les mères des disparus de la dictature, qui, pour se faire reconnaître des unes sans être reconnues des autres, marchaient sur la place de Mayo, en portant sur la tête, un lange blanc, tels ceux qui servait de couche à l'époque.
Des années plus tard, les foulards réapparaissent, d'abord de couleur violette parmi les manifestantes du mouvement Ni una menos, et bientôt de couleur verte pour les femmes qui revendiquent le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) - il s'agit là de la fameuse « vague verte » qui a dépassé les frontières. On en voit aussi de couleur orange portés par celles qui exigent la séparation de l'Église de l'État ou encore de couleur bleu ciel porté par les femmes qui s'opposent à l'avortement.
Les mouchoirs sont un symbole tel que beaucoup de femmes des années 1950 et 1960 ont pu dire qu'elles étaient les « filles de la génération des Foulards Blancs et les mères de celle des foulards Verts ».
Aujourd´hui, ce mouvement est devenu plus complexe. Il dénonce les violences dites sexistes, dans toutes les couches politiques, sociales et culturelles et porte ainsi des exigences qui se répandent dans divers pays.
À partir de ce mouvement qui a commencé avec le meurtre d'une adolescente enceinte, et dont la dernière bataille gagnée est celle concernant le droit à l'interruption volontaire de grossesse - et sa gratuité -, il a été possible de promulguer un certain nombre de lois faisant progresser les droits des femmes. Ni Una Menos, ce mouvement qui a poussé dans la rue, des femmes refusant l'existence d'une seule femme de moins dans l'ensemble des femmes vivantes, continue ainsi de porter ses effets. 


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