Séminaires à Nancy



Véritable colonne vertébrale de l'ACF, ce lieu d'études des textes fondamentaux de la psychanalyse est avant tout un moment où des cliniciens et tous ceux qui sont intéressés par le discours analytique peuvent se rencontrer et questionner leurs pratiques professionnelles, institutionnelles, mais aussi éthiques et culturelles. Dans chacune des villes où il se tient, l'équipe en charge lui donne un style et un ton propre.

Séminaire d'Etude

L'interprétation dans toutes ses formes

Les journées d'automne de l'École de la Cause Freudienne Interpréter, Scander, Ponctuer, Couper nous entraine au cœur de la pratique analytique. Il ne peut y avoir d'analyse sans interprétation dans toutes ses déclinaisons. L'interprétation concerne chacun de nous qui parle. Que l'on dise ou que l'on ne dise pas, que l'on ponctue ou que l'on réponde, la parole échangée implique son interprétation.Dans le sillage des journées de l'ECF, nous nous proposons de mettre toutes ces questions au débat à partir du point où nous en sommes chacun en s'appuyant sur les repères que Lacan nous a laissés de manière multiforme et autres lectures permettant une ouverture sur la psychanalyse contemporaine. 

Les jeudis, à  20h 45 ...  23/11/2023 ; 14/12/2023 ; 18/01/2024 ; 8/02/2024 ; 21/03/2024 ; 11/04/2024 ;  23/05/2024 ; 13/06/2024

  Lieu :  MJC Lillebonne, 14 rue du Cheval Blanc, 54000 Nancy.                                                                     Renseignements Jean Pierre Galloy : jean-pierre.galloy@wanadoo.fr


 °MJC Lillebonne le jeudi 08 février à 20H30 

Nous avons continué notre lecture sur l'interprétation dans le séminaire VI, en suivant Lacan dans son commentaire sur Hamlet. Il fait de la scène de la confrontation d'Hamlet avec sa mère un point important dans la pièce. Hamlet est-il au pied du mur par rapport à son désir ? Il va au-devant de son heure de vérité mais il recule. C'est trop tôt car il n'y est désintéressé. Il ne peut se glisser « entre elle et son âme entrain de fléchir ». Mais c'est trop tard quand il voit Laërte pleurer dans la tombe d'Ophélie. Il ne peut reconnaître son désir que dans l'image de son semblable i(a). Lacan va y placer la question du fantasme fondamental, structure qui soutien le désir au point où l'Autre manque. Ce point pivot va aller, dans la dernière partie du séminaire "le Désir et son interprétation",vers la définition d'un objet réel et non plus imaginaire, pris sur le corps à l'endroit d'une coupure.

Nous reprendrons nos échanges sur ces questions lors de la prochaine séance à partir des trois premiers chapitres de la dialectique du désir dans l'édition du séminaire dirigée par J.A.Miller (p 423-480)

Jean-Pierre Galloy


°MJC Lillebonne le jeudi 21 Mars à 20H30 

Un détour par Sartre à partir de "La Transcendance de l'égo" nous a permis de préciser quelques points de rencontre entre deux pensées d'une époque. Ce qui vient faire butée chez le philosophe dans son approche phénoménologique reste ce moment ontologique où conscience et monde sont donnés d'un coup au sujet. Du côté du psychanalyste, Lacan, dans le séminaire VI, interroge un point où l'Autre manque à soutenir (ou garantir) le désir du sujet dans son adresse. Dans la dernière partie du séminaire "Le Désir et son interprétation", Lacan attribue au fantasme fondamental, une fonction de soutien du désir à ce point où l'Autre manque. Il en vient alors à définir l'objet dans le fantasme comme réel et non plus imaginaire, pris sur le corps à l'endroit d'une coupure.

Lacan en est à devoir déplier une succession d'instants dans le graphe du désir avec la rétroaction de la signification, pris dans la diachronie de la dialectique, et tenter de les mettre en séries synchroniques pour faire apparaître le vide non recouvert par l'Autre en tant qu'il n'est pas tout. Il s'en déduit une série de conséquences qui laissent notamment une nouvelle place aux objets dits prégénitaux. La pulsion y est donc intéressée.

Nous continuerons la lecture du séminaire "Le désir et son interprétation" par ses chapitres XXIII et XXIV

Jean-Pierre Galloy

°MJC Lillebonne le jeudi 11 Avril à 20H30 

L'interprétation dans toutes ses formes

L'interprétation concerne chacun de nous qui parle. Que l'on dise ou que l'on ne dise pas, que l'on ponctue ou que l'on réponde, la parole échangée implique son interprétation.

Dans le sillage des journées de l'ECF, nous proposons de reprendre ces questions à partir du point où nous en sommes chacun en s'appuyant sur les repères que Lacan nous laisse de multiples manières et sur d'autres lectures permettant une ouverture sur la psychanalyse contemporaine. Nous suivrons Lacan dans le séminaire VI "Le désir et son interprétation" pour attraper le fil de l'interprétation du désir dans le rêve ainsi que dans les atermoiements de Hamlet.

Dans la dernière partie du séminaire "Le Désir et son interprétation", Lacan attribue au fantasme fondamental, une fonction de soutien du désir à ce point où l'Autre manque. Il en vient alors à définir l'objet dans le fantasme comme réel et non plus imaginaire, pris sur le corps à l'endroit d'une coupure. Lacan passe par l'interprétation du fantasme chez le pervers pour interroger le désir du névrosé. Il en est de tout fantasme d'être pervers même si la mise en scène, la mise en acte peuvent différer entre névrose et perversion. Dans ce séminaire, Lacan réfute l'idée d'une inversion entre le voyeur et l'exhibitionniste. Il y voit plutôt deux voies parallèles. Ce qu'il appelle la fonction de la fente subjective relève d'un objet, d'un dispositif, d'une construction où le pervers pourrait se glisser et que, dans son fantasme, l'objet pourrait combler. C'est une convocation d'un Autre qui serait concerné comme condition de sa jouissance propre.

Le névrosé n'a pas un accès direct à sa jouissance dans la mesure où ce qu'il tente de soutenir à tout prix, c'est son désir d'être ou de rester désirant. Il le paie de ses symptômes "si peu satisfaisants (mais qui sont) le lieu même où il trouve sa jouissance"

Jean-Pierre Galloy 

Séminaire d'Introduction à la Clinique Analytique

SICA

Du désir à la jouissance, le pas de Lacan.

En juin 2013, le magazine Le Point publie un article sous le titre : « Lacan, professeur de désir » En réponse aux questions du journaliste, Jacques Alain Miller dit que s'il y a quelque chose à apprendre c'est que le désir n'est pas une fonction biologique, il n'y a pas de « savoir infaillible » qui, d'instinct, mettrait le sujet sur la voie de son désir. Il affirme : « Le désir est avant tout l'effet de la structure du langage. Le désir n'est concevable que chez les êtres parlants. »

Dans « Subversion du sujet et dialectique du désir » Lacan énonce : « Le désir s'ébauche dans la marge où la demande se déchire du besoin. » (Écrits p.814). C'est dans les effets d'une demande à l'Autre que le désir nait. Il faut donc un Autre, une adresse à l'Autre articulée dans le langage.

Dans un premier temps, les élaborations de Lacan ont été construites autour des affirmations suivantes 

« Le désir inconscient est le désir de l'Autre. » (La direction de la cure, Écrits p.632)

« Nous voyons ici le nœud étroit du désir et de la loi. (Séminaire L'Éthique, p.208)

« Il s'agit en effet avec le phallus de quelque chose qui s'articule sur le plan du langage, et qui se situe comme tel sur le plan de l'Autre. C'est le signifiant du désir en tant que le désir s'articule comme désir de l'Autre. » (Séminaire Les formations de l'inconscient, p.379)

Le désir est articulé à la loi et au langage dans lequel le nom-du-père dit non à la jouissance pour que se constitue le désir.

Mais quelque chose s'oppose à ce programme, déjà identifié par Freud. La répétition, la pulsion de mort, l'affaiblissement du nom-du-père et ses conséquences sur la loi, font que l'articulation Langage/Autre/Loi/désir ne tient pas. L'assomption du sujet et de son désir n'est plus la conséquence de la prise du sujet dans le langage.

Au terme de sujet et d'assomption du désir dans l'assujettissement à la loi est substitué le terme de parlêtre associé à la lalangue, au corps et à la jouissance. Jouissance dont J.A. Miller nous dit, dans « L'Être et l'Un », séance du 2/03/2011 : « La jouissance comme telle, c'est la jouissance non oedipienne, la jouissance conçue comme soustraite de, comme en dehors de la machinerie de l'oedipe. » Ce qui est en jeu, c'est la déliaison d'avec l'Autre.

Dans les quatre séances de ce séminaire, nous tenterons de refaire le trajet de Lacan. Nous tirerons les conséquences de ce changement de perspective sur la direction de la cure et sur l'approche du malaise dans la civilisation


Jean-Marie ADAM   adamjean-marie.@orange.fr